"Une augmentation de la résilience vient d'un dévouement constant à quelque chose de plus grand que nous". --William Damon

Il y a eu beaucoup de conversations sur la finalité au cours de la dernière décennie, en partie à cause de la publication de "The Path to Purpose" de William Damon en 2009. Les bons éducateurs ne sont probablement pas surpris de constater l'importance de la motivation en classe. Pour la plupart des élèves, l'absence de motivation derrière ce qu'ils apprennent tue rapidement la motivation. L'apprentissage en vase clos conduit à l'apprentissage pour le bien de la classe ou pour une autre récompense extérieure, alors que les expériences basées sur un but conduisent à un engagement intrinsèque et authentique.

Mais les orientations en matière d'éducation ne se limitent pas à s'assurer que les élèves savent pourquoi ils apprennent ce qu'ils apprennent et pourquoi les connaissances ou les compétences qu'ils acquièrent sont importantes. Il s'agit également de créer une culture de classe et d'école qui aide les élèves à trouver leur propre but, ce lieu où leurs talents, leurs curiosités et leurs passions se rejoignent pour former un programme d'études, une carrière, une vie de recherche et de développement.

En japonais, cette notion est parfaitement rendue par le concept de "Ikigai", traduit par "une raison d'être". Comme vous pouvez le voir sur les images, l'ikigai d'une personne est l'intersection de ce qu'elle aime, de ce dont le monde a besoin, de ce à quoi elle est douée et de ce pour quoi elle peut être payée. L'éducation traditionnelle tend à mener à ce que mon père appelle "les menottes dorées", une carrière axée presque uniquement sur ce qui permet de gagner sa vie, largement dépourvue d'importance ou de joie. Mais des formes d'éducation plus transformatrices, basées sur la recherche, peuvent aider les étudiants à trouver un but et un sens, une vie et une carrière qui les comblent et les satisfont, et un parcours qui leur donne la possibilité de contribuer à leur communauté.  

À mon avis, cette recherche d'un objectif plus large est ce qui nous motive à presque tous les égards en tant qu'êtres humains. Simon Sinek a découvert, dans son exploration des entreprises, que les employés qui se connectent à l'objectif ou au "pourquoi" de leurs employés ont un dévouement beaucoup plus profond au travail que le simple fait de gagner leur vie. De même, les éducateurs conviendront que les étudiants qui se connectent au but ou au "pourquoi" de leur apprentissage travailleront plus dur et mieux, pour des motivations plus intrinsèques que les notes ou l'approbation des parents. William Damon a constaté que le but favorise la résilience, en aidant les jeunes et les adultes à rester fidèles à quelque chose de plus grand qu'eux et en les aidant à construire leur vie en conséquence. Et l'auteur Yong Zhao suggère qu'à notre époque, les jeunes qui créent leur propre niche ont plus de succès que ceux qui essaient de s'insérer dans une niche existante. Tout cela suggère que l'éducation doit aider les jeunes à trouver leur but profond, même si ce but change 100 fois au cours de leur vie, comme c'est le cas pour beaucoup d'entre nous, afin qu'ils sachent à quoi ils travaillent et soient dotés des compétences nécessaires pour atteindre leurs objectifs.

Les enseignants et les parents peuvent faire quelques choses pour aider les élèves à trouver ce sens plus profond de l'objectif, comme je le fais dans les processus d'orientation des objectifs avec les élèves.

1. Créer une culture de classe où tout semble possible et où aucune idée n'est ignorée. J'ai entendu beaucoup trop d'histoires de grands penseurs, inventeurs et faiseurs de changement à qui l'on a dit dans leur jeunesse que leurs idées étaient "impossibles", une erreur facile à éviter pour les adultes.

2. Créer des projets qui permettent aux étudiants d'utiliser leurs talents de manière authentique (tout en développant leurs autres compétences).

3. Donner aux étudiants le plus grand choix possible - dans la façon dont ils concentrent leurs solutions, dans la façon dont ils gèrent leur processus, dans la façon dont ils articulent leur apprentissage, et plus encore.

4. Posez des questions plus que vous n'offrez de réponses, de sorte que vous récoltez les idées des élèves, et non que vous encouragez l'adhésion à vos propres idées.

5. Utilisez un langage d'invitation(et si, comment pourrions-nous...) pour inviter à des parcours multiples et à une inclusion créative - et pour que vous soyez un apprenant aux côtés de vos élèves, en faisant preuve de passion et de détermination dans votre travail quotidien.

6. Faites appel à des experts dans tout ce que vous faites, à tout âge, afin que les étudiants aient la possibilité de rencontrer des personnes qui travaillent sur les sujets qu'ils étudient en s'inspirant de leurs passions et qu'ils puissent envisager les multiples façons dont ils pourraient faire de même.

7. Veiller à ce que l'école donne suite aux idées de changement des élèves, en leur offrant plus que des possibilités symboliques de conduire le changement au sein de leur propre communauté.

8. Aider les élèves à apprendre à exprimer leurs idées et leurs passions sous de multiples formes à des publics variés au-delà de l'école, afin que leurs idées aient le potentiel de créer un changement au niveau local, national et même mondial.

La bonne nouvelle est que les nouvelles générations insistent, bien plus que les générations précédentes, sur le fait que leur vie doit inclure le bonheur et le bien-être qui découlent d'une vie bien remplie. La meilleure nouvelle est que nos salles de classe sont remplies de jeunes qui sont capables de grandes innovations, si la culture de leur école les soutient, comme nous l'avons discuté à [Re]Learn 2020. Et la meilleure nouvelle, c'est que les éducateurs du monde entier transforment leurs pratiques, font de leurs élèves des protagonistes de leur apprentissage et renouent avec leur propre ikigai en cours de route.